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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/100

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ver par l’exemple des Saisons, qui ne sont jamais moins fecondes, & plus mal saines, que lorsqu’elle sont trop humides ; ce qui vient de ce que l’humidité, quand elle est excessive, relache le ressort des fibres[1] ; en sorte que les sucs ralentis dans leurs passages perdent de leur mouvement, & quelquefois même se corrompent. Il est vrai que les marécages & les étangs, abondent en herbes ; que les prairies ne produisent jamais plus que lorsque les pluïes sont abondantes ; mais les herbes des marécages, des étangs & des prairies, ne sont pas faites pour la nourriture de l’homme ; & on ne voit guéres le Laboureur se réjoüir, lorsque les herbes croissent de tous côtez dans ses bleds. Que l’on ne nous dise donc point que plus la terre est inondée, & plus elle devient feconde : il y a une bonne & une mauvaise fecondité ; & cette abondance d’herbes dont la terre se couvre dans les saisons pluvieuses, fait souvent plus de tort aux grains & aux fruits, que la plus grande sécheresse.

On rapporte dans le Traité des Dispenses, une autre raison, pour prouver que la nature ne s’est point énervée à l’égard des plantes ; c’est qu’elle ne s’est point affoiblie à l’égard des

  1. Freder. Hofman. Dissert. 10.