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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/101

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hommes. Les hommes d’à présent, nous dit-on, ne sont ni moins forts ni moins grands que ceux qui vivoient avant le Déluge[1]. Nous observerons que sur ce point, non plus que sur beaucoup d’autres, l’Auteur n’est pas bien d’accord avec lui-même : car à la page 7. il dit qu’ « à juger des hommes d’à présent, par ceux du passé, on conviendra que ce n’est point la quantité de la nourriture qui fait la force du corps, puisque dans les premiers âges du monde, on voïoit des prodiges de santé, & que les hommes étoient alors trés-sobres ». Il donne sur la fin de son livre le dernier trait à cette contradiction. Il veut relever les avantages de l’eau[2] ; & pour faire voir combien on étoit heureux avant le Déluge, de ne point connoître le vin, ni aucune liqueur vineuse : il dit que le vin, & tout ce qui lui ressemble est moins favorable qu’on ne pense, aux besoins de la vie ; que jamais la vie ne fut plus longue ni plus saine que dans les siécles où on ne bûvoit que de l’eau ; & que jamais les hommes ne furent si vigoureux & si puissans, qu’avant la découverte du vin & des liqueurs vineuses.

Lors donc que pour répondre à une Objection, il s’agit de soûtenir que la nature n’a point été affoiblie par le Déluge, nôtre Auteur, comme on voit,

  1. Pag. 33. & 41. de la 1e. édit. & pa. 57. & 70. de la 2e. to. 1.
  2. Pag. 476. de la 1e. édit. & p. 310. de la 2e. tom. 2.