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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/121

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DES HARICOTS.


Les Haricots sont des grains un peu longs & épais, la plûpart blancs ; les autres noirs ; les autres rouges ; les autres marquetez, lesquels ont la figure d’un petit rein, & viennent dans des gousses portées par une plante gresle, qui s’étend fort au large, dont les feüilles qui naissent trois sur une queuë, sont de la grandeur & de la forme de celles du lierre ; mais plus molles, plus veineuses, moins lisses, & d’un vert moins foncé. Ces grains, nommez en Latin Phaseoli ; en François, Feveroles, Haricots ; & en quelques Provinces, comme dans le Lionnois, Faseoles ou Fasoles, sont un aliment trés-commun en Carême ; mais dont il est bon de ne manger que fort peu ; car il produit beaucoup de vents, charge l’estomac, & fait un sang épais & grossier, qui étant porté à la tête, l’appesantit considerablement. Il n’y a que des temperamens forts & robustes qui puissent s’accommoder de l’usage frequent de cette nourriture, & les personnes un peu délicates la doivent éviter. C’est la remarque de tous les Medecins, & entr’autres, du sçavant Pisanelli[1]

  1. Phaseoli flatulenti admodum sunt, nauseabundi, ventriculo graves, turbulentos somnos