Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/131

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pas été oublié dans le Traité des Dispenses ; mais on s’est bien gardé d’observer avec le docte Nonnius, que c’est une imagination qui a été sifflée dans toutes les Ecoles de Medecine, les lentilles y étant regardées comme une nourriture, dont le frequent usage peut causer les maladies les plus dangereuses[1]. Mais, dira-t-on, Heraclide Tarentin, cet ancien & fameux Empirique, conseilloit neanmoins les lentilles aux sains & aux malades. Cet exemple paroît d’un grand poids à nôtre Auteur, nous l’examinerons dans un moment.

Les lentilles deviennent quelquefois extrêmement dures, & on en trouve qui sont presque pétrifiées : ce qui marque que ce legume abonde en sel fixe, & ne peut être par consequent une nourriture favorable à la santé. Observatæ sunt lapidescere, certissimo argumento, sale fixo eas abundare, valetudini maxime noxio[2], remarque Simon Paulice qui fait dire à ce sçavant homme, qu’il souscrit absolument à

  1. Plinius ait : invenio apud Autores æquanimitatem animi fieri vescentibus eâ, sed illorum opinioni tota Medicorum Schola refragatur, quæ atram bilem succosque crassos & improbos, lentium frequentiore usu & pertinaces morbos cancrum & elephantiasim generari existimat. Nonnius, l. 1. c. 6.
  2. Simon Paul. Quad. Botan.