Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/142

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pains[1]. L’Anonyme convient lui-même que ce grain ne doit pas être regardé comme un fort bon aliment, & que le pain qu’on en fait est mal-faisant de sa nature. Il voudroit bien neanmoins, qu’on préferât le millet à la viande. Ce grain, dit-il, n’a rien d’aussi mauvais que beaucoup d’alimens de charnage, qu’on examine avec moins de scrupule, uniquement parce qu’on y trouve plus de plaisir[2].

Nous ne sçavons quels sont ces alimens de charnage dont il prétend parler ; mais il faut que de la viande soit bien mauvaise, si elle ne vaut pas du millet.


DE L’ORGE ET DE L’AVOINE.



L’Orge & l’Avoine sont deux especes de bleds, qui se sément en Mars. Il y a de l’orge blanc, de l’orge rouge, & de plusieurs autres sortes, selon les lieux. Ce bled est pointu par les deux bouts, & assez gros vers le milieu. Il naît sur une tige, plus basse & plus fresle que celle du froment, & dont les feüilles sont plus larges & plus rudes. L’épi qui le porte a une barbe plus longue & plus piquante. On distingue ordinairement deux especes d’orge ; l’un qui vient sur des

  1. Ludov. Nonn. de re Cibar. l. 1. c. 3.
  2. Pag. 64. de la 1e. édit. & p. 108. de la 2e. tom. 1.