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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/149

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les bonnes ou les mauvaises qualitez qu’il renferme, tant à raison des grains dont il est fait, que de la maniere dont il est travaillé. Ajoûtons que lorsque le pain trouve dans l’estomac des alimens moins nourrissans, il prévaut sur ces alimens, & leur communique avec plus de facilité ce qu’il peut avoir de bon ou de mauvais. De plus, comme les poissons, les herbages, les legumes, se digerent moins aisément, qu’ils sont sujets à s’aigrir dans l’estomac ; & qu’il y a certaines sortes de pains trés-indigestes par eux-mêmes, & qui tirent plus que d’autres sur l’acide, il est aisé de comprendre quel tort on peut se faire en Carême, lorsqu’on n’a aucun égard à la qualité du pain dont on se nourrit dans ce tems-là. Aussi avons-nous remarqué plusieurs fois, que dans le grand nombre de ceux qui se plaignent du maigre, il y en a plusieurs qui cessent de s’en trouver incommodez, lorsqu’ils s’observent un peu plus sur la qualité du pain dont ils font usage. Ce seroit donc omettre ici un Article trés-utile, que de n’y pas parler d’un aliment, dont il importe à plus d’une personne en Carême de bien examiner la nature.