Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

siques ; mais l’experience ne s’est point déclarée là-dessus. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’elle ne se digere pas avec assez de facilité, pour qu’on la doive croire bonne aux Phtisiques. Il est vrai qu’elle est tendre ; mais cette qualité ne suffit pas à un aliment pour se bien digerer, s’il ne renferme en même tems un suc capable de s’unir avec les levains de l’estomac. Le beurre & le fromage sont sans doute d’une substance trés-tendre : combien d’estomacs cependant n’en peuvent venir à bout ? Ce n’est donc pas assez à un aliment d’être tendre, pour se bien digerer ; & cela, pour le remarquer en passant, montre bien l’insuffisance du broïement dans ce qui concerne la digestion. Si on demande en quoi le navet est recommandable, l’Auteur du Traité des Dispenses, répond[1], 1o. que c’est qu’il est tendre, & par consequent aisé à digerer ; 2o. qu’il nourrit beaucoup ; 3o. qu’il est ami des nerfs, puisqu’il l’est des yeux & de la vûë, qu’il fortifie & conserve. Voilà trois grandes qualitez : nous nous sommes expliquez sur la premiere, & par consequent sur la seconde, qui en est une suite. Pour la troisieme, qui est de fortifier la vûë, & d’être par consequent ami des nerfs, toute la preuve que l’Auteur nous en donne, consiste en ce mot à la marge :

  1. Page. 65. de la 1e. édit. & p. 127. de la 2e. to. 1.