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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/175

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de quelque maniere qu’on l’aprête, elle ne laisse pas d’être fort flatueuse, & c’est le vice general des raves, parmi lesquelles on sçait que le navet doit être compris. L’Auteur du Traité des Dispenses, prétend que les Anciens, qui faisoient un si grand usage du navet, n’y reconnoissoient point ce défaut ; & il apporte pour raison, que c’est qu’ils étoient plus sobres que nous. Démocrite neanmoins, qui ne vouloit point qu’on en mangeât, ne les accusoit que de donner des vents. Voilà l’exemple d’un Ancien & d’un homme sobre[1], sans doute. Le navet, pour en dire toutes les qualitez, a plusieurs usages en Medecine : il est excellent contre les engelures, cuit sous la cendre, & mis tout chaud sur la partie malade. Il est bon crud, pour appaiser les douleurs de la goute : on le broie bien, & on l’applique sur le mal, avec un peu de sel. Nous avons vû réüssir ce remede en plus d’une occasion. Les raves communes ont la même vertu.

  1. Democritius in totum ea abdicavit in cibis propter inflationes. Plin. lib. 20. cap. 3.