Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui seront devenues malades pour avoir mangé des choses cruës & indigestes. Quel est le Medecin qui osât la conseiller dans ces occasions ? & pouvons-nous ne pas nous recrier ici sur une erreur qui pourroit être si dangereuse à la santé ? Nôtre Auteur ajoûte que la laituë ne perd de ses avantages, que lorsqu’on la fait cuire ; & il avertit qu’elle expose alors l’estomac aux plus terribles accidens, comme au cholera morbus ; ce qu’il prétend appuïer du témoignage d’Hippocrate, dans le septiéme Livre des Epidemiques. La Iaituë, selon l’Anonyme, n’est donc dangereuse que lorsqu’elle est cuite. Galien, par consequent, avoit grand tort sur ses vieux jours, de la manger cuite, lui, qui dans sa jeunesse l’avoit toûjours mangée cruë. L’Anonyme, comme nous venons de remarquer, cite là-dessus Hippocrate ; voïons donc s’il est vrai qu’Hippocrate ait dit que la laituë fût plus dangereuse cuite que cruë. Voici ses termes, qu’on s’est bien donné de garde de rapporter. Le cholera morbus se contracte principalement en mangeant de la chair de cochon trop cruë, en mangeant des pois, en bûvant trop de vin. Il se contracte même par l’usage des laituës cuites[1] ; il se contracte par celui des choux,

  1. ἔτι δὲ θριδάκων ἑφθῶν, & même par les laituës