Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/194

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coup de sel nitreux, ils ont besoin de ces correctifs, sans quoi ils dévoïent, au lieu de nourrir. Mais avec les précautions que nous disons, ils lâchent moderément le ventre, & nourrissent suffisamment. Leur premier bouillon, à qui voudroit se purger, pourroit presque tenir lieu de medecine. Ce même bouillon, préparé avec un peu de beurre bien frais, & bû tout chaud, est un excellent remede contre l’enrouëment ; ce que nous disons pour en avoir vû plusieurs experiences. On fait des tourtes d’épinards, qui sont fort saines ; mais elles le seroient davantage, si on en rétranchoit les amandes que les Cuisiniers ont coûtume d’y mettre, & qui en rendant ces tourtes plus agreables au gout, les rendent plus pesantes à l’estomac. Il faudroit encore que les épinards eussent été amortis dans du vin blanc avant que d’être hâchez : on leur ôteroit beaucoup de leur crudité, par cette préparation. Il y a peu de tourtes d’épinards, où il n’entre de l’écorce de citron ; mais cet assaisonnement, à moins qu’il ne soit bien ménagé, ne sert qu’à rendre les épinards indigestes, l’écorce de citron étant par elle-même trés-difficile à digerer, & causant dans l’estomac une fermentation excessive, qui ne tarde pas à se déclarer, par des gonflemens