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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/196

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pourroit épargner aux infirmes mille mauvaises pilules d’aloës & de scamomée, plus propres par leur sécheresse & par leur acreté à entretenir l’infirmité qu’à la guerir. Les épinards dont on feroit des boüillons, des marmelades, ou semblables préparations domestiques, donnez à tems & à propos, épargneroient au public la plûpart de ces dangers, en l’exemptant de mille medecines, moins désagréables encore que dangereuses, & dont la multiplicité enleve tous les jours à l’état beaucoup de sujets, qui ne servent plus que de témoins muets des fautes d’autrui, & de leur trop de credulité. »

Diverses personnes imputent le Traité des Dispenses à M. Hecquet ; mais l’exemple seul que nous venons de rapporter, suffiroit pour disculper ce Medecin. M. Hecquet, dans une Dissertation qu’il a donnée sur la saignée, regarde le resserrement de ventre comme une bagatelle, qui ne merite pas d’attention[1]. « On a, dit-il, dans cette Dissertation, de quoi se rassurer contre la fraïeur qu’on s’est faite de ce prétendu amas d’ordures dans le bas ventre, pour peu d’attention qu’on fasse au peu de matiere qui se vuide journellement par les intestins,

  1. Dissertation ou These Françoise, sur la Saignée, art. 1.