Aller au contenu

Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ges sont plus d’usage en Medecine que sur les tables. Ils abondent en parties nitreuses ; aussi s’en sert-on communément pour lâcher le ventre, & pour pousser par les urines. Ces Observations une fois faites, il faut remarquer que tous les choux renferment un sel fort piquant ; ce qui se reconnoît par les experiences suivantes : la première eau où l’on a fait boüillir les choux, lâche le ventre ; les poireaux des mains, frottez quelques jours de suite avec du jus de feüilles de choux, se desséchent & tombent en poudre ; l’urine de ceux qui mangent beaucoup de choux, est plus picquante & plus détersive qu’une autre. On pourroit de tout ceci tirer des consequences aussi défavorables au chou, consideré comme aliment, que favorables à cette même plante, considerée comme médicament, sur tout si l’on fait reflexion que les choux étant fort laxatifs d’un côté, sont fort astringens de l’autre, par une substance terrestre & grossiere qu’ils contiennent ; ce qui est cause qu’Hippocrate les ordonnoit contre la dyssenterie, dépouïllez de leur sel laxatif, par deux coctions differentes. Vertu qui leur est commune avec la plûpart des purgatifs, & entr’autres, avec la rhubarbe, dont on sçait qu’une partie est purgative ; sçavoir, celle