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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/204

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qui se détache la première par l’infusion, ou par la décoction ; & l’autre astringente, sçavoir celle qui reste en suite. L’Auteur du Traité des Dispenses dit que les Anciens préferoient le chou à la viande[1]. Oüi pour lâcher ou pour resserrer le ventre ; car on trouve dans le chou, de quoi satisfaire à ces deux intentions. On satisfait à la premier en prenant le premier boüillon du chou ; & à la seconde, en mangeant le chou aprés l’avoir fait boüillir plusieurs fois ; en sorte que tous les sels purgatifs en soient sortis. Il ne faut donc pas nous venir dire que les Anciens préferoient le chou à la viande ; comme s’ils avoient jugé que la viande fût un aliment inferieur au chou. De plus, quand ils l’auroient fait, ce qui a été bien éloigné de leur pensée, le chou n’en deviendroit point meilleur, ni la viande plus mauvaise. Mais, réprend l’Anonyme[2], le chou étant cuit avec la viande, la rend meilleure : point du tout, c’est la viande qui rend le chou meilleur. Mais il n’importe, quand l’Anonyme diroit vrai, il ne s’ensuivroit pas que cela que les choux fussent préferables à la viande, ou il faudrait dire que les assissonnemens dont on se sert pour rendre les alimens meilleurs, seroient meilleurs que les alimens mêmes.

  1. Pag. 95. de la 1e. édit. & p. 160. de la 2e. t. 1.
  2. Pag. 95. de la 1e. édit. & p. 160. de la 2e. t. 1.