Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/216

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rafraîchissant, le plus échauffant de tous les mets. Ces fruits sont fort sains en potage, soit au beurre, soit au lait, pourvû que l’assaisonnement n’y domine pas. Ils sont encore assez sains apprêtez à part avec du beurre ou de la créme : on mange des tourtes de citroüille, qui sont d’autant meilleures, qu’il n’y entre que du beurre, avec un peu de sucre, & une fort petite quantité de sel, pour tout assaisonnement. Quelques-uns y font mêler des amandes pilées : ce mêlange les rend plus agréables, sans les rendre plus saines : car l’amande en substance, est trés-difficile à digerer, comme nous l’avons remarqué, en parlant des épinards, & comme nous le remarquerons encore dans la suite, en parlant des Amandes.

Les Anciens, au rapport de Galien, assaisonnoient la citroüille, tantôt avec de la moutarde, tantôt avec de la saumure, pour en ôter la fadeur. Quelques-uns la faisoient cuire avec des coins, pour l’empêcher de trop relâcher l’estomac ; mais ce qu’on peut faire de meilleur pour corriger ce qu’elle a de trop aqueux, c’est d’y mêler, comme l’on fait d’ordinaire, un peu de thim ou de sariette.

Nous n’examinerons point ce qui est dit de la Citroüille & de la Courge