Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

latil ; elles ne diffèrent là-dessus que du plus ou du moins ; elles nourrissent peu, parce qu’elles ont peu de parties sulfureuses, & beaucoup d’aqueuses Les pommes douces ont une qualité temperée, & fournissent un meilleur suc. Elles lâchent le ventre, étant mangées à l’entrée du repas. Celles qui ont le goût âpre, sont d’une substance froide & grossiere, qui resserre ordinairement le ventre ; c’est pourquoi elles conviennent mieux à la fin du repas, parce qu’alors en resserrant l’orifice supérieur de l’estomac, elles obligent les alimens digerez à sortir plûtôt par le pylore ; au lieu que si on les mange à l’entrée du repas, elles retardent la sortie des alimens, en resserrant l’orifice inferieur du ventricule ; en sorte qu’elles lâchent, si on en use à la fin du repas, & qu’elles resserrent, si on en use au commencement ; c’est l’effet ordinaire de tous les astringens.

Les pommes aigres sont plus froides que les douces ; elles sont en même tems un peu moins flatueuses ; leur suc a cela de propre, que lorsque le bas ventre est trop rempli, elles le purgent ; & que lorsqu’il ne l’est pas, elles le resserrent. Les pommes qui ne renferment qu’une eau insipide, sont trés-mal-saines ; elles se corrompent dans l’estomac, au lieu de s’y digerer. Au