Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/238

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de la pomme, se partage en plusieurs fibres, qui portent la nourriture au fruit & aux pepins, quand le fruit est sur l’arbre ; & qui lors qu’il n’y tient plus, la laissent échapper insensiblement ; c’est pourquoi on ne sçauroit apporter trop de soin pour sceller exactement l’extrêmité de ce pedicule, à l’endroit où il a été séparé de l’arbre. Il faudroit même, pour bien conserver un fruit, le cuëillir avec une partie de la branche, si cela n’endommageoit point l’arbre, & puis mettre de la cire ou de la poix à l’endroit de la séparation[1]. La poire est moins sujette à geler que la pomme ; mais quand elle est glacée, il faut la faire dégeler de la même maniere que la pomme.

Nous avons dit que toutes les poires étoient astringentes ; il ne faut point finir cet Article, sans remarquer que cette astriction est telle, selon quelques Auteurs, que la seule odeur d’une poire est capable, à ce qu’ils disent, de retarder l’accouchement. Sennert, entr’autres, est de ce sentiment, & il défend expressément de laisser des poires ou des coins auprés d’une femme qui accouche, ou qui est prête d’accoucher. Simon Pauli dit que si on appréhende qu’une femme grosse ne se blesse, c’est une bonne précaution

  1. Simon Paul. Quadrip. Botan. Class. 3.