Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/249

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res, & qu’on les regardoit comme le meilleur de tous les antidotes, contre quelque sorte de venin & de poison que ce fût.

Les figues font belle figure dans le Traité des Dispenses ; on y voit Xerxés Roi de Perse, attiré par la réputation des figues, venir déclarer la guerre aux Atheniens, pour s’emparer de celles qui croissent chez eux. Les Gaulois la porter en Italie, pour avoir le plaisir de manger des figues à Rome. Platon, en manger volontiers & souvent[1], jusqu’à meriter d’être appellé Mangeur de figues ; mais comment n’auroient-elles pas été dignes de tous ces empressemens, amies comme elles sont du sang, qui, à ce que dit l’Anonyme, se trouve adouci & engraissé par leur usage. Elles le purifient, ajoûte-t-il[2], & l’affinent au point de produire des sueurs. Cet Article, pour le remarquer en passant, fait encore voir que ce n’est pas M. Hecquet qui parle ici, puisque ce Medecin prétend dans une Dissertation qu’il a donnée sur la Saignée, qu’il n’y a point de sudorifique innocent.

On accuse les figues de produire des vers ; mais l’Auteur du Traité des Dispenses dit, que c’est une terreur panique, uniquement fondée sur la prétenduë ressemblance qu’on croit ap-

  1. Pag. 173. de la 1e. édit. & p. 139. de la 2e. to. 2.
  2. Pag. 375. de la 1e. édit. & p. 141. de la 2e. to. 2.