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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/250

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percevoir entre les graines des figues & la vermine. Qui est encore, ajoute-t-il, à revenir de ces rêveries, & en qui trouvent-elles créance ? Cet Auteur a raison de regarder comme une rêverie, de croire que parce que la figue renferme des graines qui ressemblent à de petits vers, elle soit capable de produire des vers dans le corps. Mais il se trompe, de penser que ce soit sur une telle imagination que Galien[1], Hofmann[2], & quelques autres Auteurs, qui ne sont point des rêveurs, ont décidé que la figue étoit vermineuse. Ils se sont fondez sur l’expérience, étant certain que la plûpart de ceux qui mangent beaucoup de figues, ne tardent gueres de païer ce plaisir, par des maladies vermineuses, comme il seroit facile de le montrer, par un grand nombre d’exemples dont on a été témoin. On se contentera seulement d’assurer que l’on connoît diverses personnes, qui n’aïant pû par aucuns remedes se guérir de vers, dont ils étoient attaquez tous les Automnes, où ils mangeoient beaucoup de figues, n’ont trouvé la fin de leur maladie, que dans l’abstinence de ces sortes de fruits. Les figues, à moins qu’on n’en mange que trés-peu, & par ma-

  1. Galen. lib. 2. de Aliment. facult.
  2. Hofmann p. 290.