Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/251

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niere de médicament, sont ennemies de l’estomac, & causent des cruditez ; c’est pourquoi elles sont vermineuses. L’Anonyme dira peut-être que les figues séches, comme on les mange en Carême, n’ont point cette mauvaise qualité : elles l’ont moins à la verité ; mais elles l’ont ; & si on veut consulter l’experience, on verra qu’un ancien Naturaliste ne s’est point trompé de dire, que les figues séches offensent l’estomac. Siccæ Fici stomachum lædunt[1].

Une raison singuliere que l’Anonyme apporte, pour recommander les figues séches, c’est que « c’étoit de celles-là qu’on servoit avec distinction dans les repas célébres des Lacedemoniens, persuadé qu’on étoit qu’il auroit manqué quelque chose à la bonne chere, si on avoit omis d’y servir des figues »[2]. C’est raisonner aussi judicieusement, que si pour recommander les melons, on disoit, qu’on en sert dans la saison sur les meilleures tables, & qu’on croiroit qu’il manqueroit alors quelque chose à la bonne chere, si l’on omettoit d’en servir.

  1. Plin. Hist. Natur. lib. 23. cap. 7.
  2. Pag. 374. de la 1e. édit. & p. 41. de la 2e. to. 2.