Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/259

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Unica nux prodest, nocet altera, tertia mors est.

L’Auteur du Traité des Dispenses trouve que le nom de Roïale, qui a été donné à la noix nux Regia, marque la bonté de ce fruit[1] ; & il observe qu’en Perse il n’y avoit que le Roi qui eût droit de manger des noix ; en sorte, dit-il, que c’étoit veritablement un manger de Roi[2] : ce qui est cause, à ce qu’il ajoûte, qu’on a appellé ce fruit Noix Roïale[3]. Aprés une telle preuve de la bonté des noix, comment osons-nous en médire ? & ne nous trouvera-t-on pas bien déraisonnables, de ne pas vouloir croire que ce mets vaille mieux que la viande ? Car c’est la conclusion que l’Anonyme veut que l’on tire ; nous ne laisserons pas cependant de persister dans nôtre premier sentiment, & nous dirons, avec un sçavant Medecin, qui nous a laissé d’excellens Ecrits sur les alimens, que si la noix porte le nom de Roïale, ce beau titre ne la rend pas meilleure,

  1. Pag. 381. de la 1e. édit. & p. 151. de la 2e. to. 2.
  2. C’étoit, dit-il, un manger de Roi, lequel seul de toute la nation, pouvoit manger des noix. Ce sont ses propres termes.
  3. L’Anonyme se trompe, & il seroit aisé de prouver que la vraïe raison pour laquelle la noix a été appellée Nux Regia ; c’est que le noïer fut transporté de Perse par des Rois, et cultivé par leur ordre en plusieurs autres païs.