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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/258

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qu’on devroit : ce même sel excite, sur tout, à manger beaucoup de pain ; d’où il arrive qu’on passe insensiblement les bornes prescrites par le jeûne, & qu’on nuit en même tems à sa santé : car s’il est toûjours dangereux de se remplir de pain, il l’est encore plus le soir que dans un autre tems, rien n’étant plus capable de causer ce sommeil accablant[1], où la respiration embarrassée fait souffrir dans le repos même un veritable supplice.

Les Avelines & les Noix sont assez nourrissantes, quand on fait tant que de les digerer. Au regard des premieres, elles ont, comme l’a observé Galien[2], une substance plus terrestre que les noix, & par consequent elles doivent resister davantage à la digestion. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il n’est pas necessaire d’en faire excés, pour s’appercevoir qu’elles sont ennemies du cerveau & des nerfs. Pour ce qui est des noix, lorsqu’on en mange beaucoup, & qu’elles sont un peu trop séches, elles allument la bile, & nuisent considerablement à la voix. C’est cependant une erreur, que ce qu’on a voulu faire entendre par ce Vers, qui est devenu si trivial :

  1. L’Ephialte ou cauchemar.
  2. Galen. lib. 7. Simpl. Medic. Schrod. Pharmac. lib. 4. class. 3.