Aller au contenu

Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

diocrement grosses, couvertes d’une peau noire, qui enveloppe une chair rouge & succulente, au milieu de laquelle est un petit noïau, long & pierreux, qui s’en sépare aisément, & qui contient une amande ovale, d’un goût agréable, tirant sur l’amer. Ce fruit croit sur une sorte de prunier, vulgairement appellé Prunier de Damas noir, dont les feüilles sont longues, arondies, assez larges, & legerement dentelées.

Les Brignoles, ainsi appellées, du nom de la ville d’où elles viennent, sont d’excellentes prunes de Pardigoigne, autrement dites par corruption, Prunes de Perdrigon, dont on a ôté le noïau, & qu’on a fait sécher au soleil, pour les conserver.

Les meilleurs pruneaux qui se mangent en Carême, soit pour le goût, soit pour la santé, sont les pruneaux de Tours ; ils sont bons à l’estomac ; ils lâchent le ventre, & temperent l’ardeur du sang. Comme ils ont une saveur assez douce par eux-mêmes, les personnes bilieuses les doivent éviter, ou les mêler avec quelques pruneaux aigres. Les Brignoles ont un goût sucré, un peu acide, qui est trés-agréable. On fait ordinairement cuire les pruneaux avec du sucre ; mais les Brignoles n’en veulent presque point,