Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/274

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dit, & qu’ainsi loin de déterminer le sang & les esprits vers les parties basses, elles le déterminent à la circonference du corps : elles ne laissent pas, selon lui, d’être extrêmement dangereuses, sur l’article en question, & d’exciter de vilains penchans : ce sont ses termes ; mais il ne faut pas s’en étonner, puisque les diaphoretiques même, c’est-à-dire, les choses qui favorisent la transpiration, sont encore contraires, selon lui, à la chasteté ; nous l’avons vû dans le premier exemple ; en sorte que les alimens qui s’arêtent peu, & qui se filtrent mieux que les autres, c’est-à-dire, qui font moins d’embarras, & qui sont les plus sains, doivent être regardez comme des alimens défendus. Nous ne croïons pas qu’une telle puerilité ait besoin de réfutation. Au reste, nôtre Auteur enseigne un merveilleux expedient pour corriger dans les figues la mauvaise qualité qu’il leur prête ; ou s’il faut parler dans ses termes[1], pour empêcher qu’elles ne portent leurs défauts & leurs vices jusques dans l’ame ; qu’elles ne la troublant par de honteuses idées ; & qu’elles n’y excitent de vilains penchans ; c’est de les manger de compagnie, avec les amandes, avec les noisettes, ou avec les noix. Il fait honneur à Galien d’une si belle découver-

  1. Pag. 375. de la 1e. édit. & p. 142. de la 2e. tom. 2.