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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/273

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entr’autres, la Roquette. Ce sont donc des terreurs paniques que l’Auteur du Traité des Dispenses, par une contradiction qu’il est difficile de concevoir, voudroit donner ici aux gens de bien, sur la plûpart des alimens maigres ; alimens, comme on sçait, dont il recommande si fort l’usage en Carême, & dont il voudroit même qu’on fît son unique nourriture pendant toute la vie. En cas qu’on nous dise qu’il parle peut-être par experience, nous n’appréhendons point de répondre que cette experience lui est particuliere, & qu’il ne doit pas en ceci juger des autres par lui-même. Il lui est échappé de dire, en parlant du chou, que c’étoit une plante fort diuretique ; avec quel soin cependant n’en a-t-il pas recommandé l’usage ? Grande imprudence à lui, par consequent. Le Ris est encore diuretique, à ce qu’il prétend ; à la bonne heure ; mais il ajoûte, que cette qualité est trés-estimable dans le Ris, & qu’elle va à délivrer le sang de ses sérositez impures, sans le mettre en colliquation[1]. Il aurait dû, en conscience, taire une chose dont la connoissance, selon ses principes, peut être un piège à la vertu.

Pour ce qui est des Figues, quoi-qu’elles ne soient pas diuretiques ; mais seulement sudorifiques, à ce qu’il

  1. Pag. 71. de la 1e. édit. & p. 119. de la 2e. to. 1.