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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/305

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te-t-il, ont reconnu depuis eux, la préference qu’on devoit donner au poisson dans ces cas ; & un célébre professeur moderne a entrepris de prouver, avec assez de vrai-semblance, dans son Livre intitulé, Medicinæ Christianæ speculum, qu’il n’est guéres de maladies où l’usage du poisson ne fût convenable, pour ne rien dire de plus.

L’Anonyme, qui a pris cet exemple dans Pierre Gontier, sans lui en faire honneur, auroit pû ajoûter la réflexion que fait en même tems ce Medecin, sçavoir, que si pendant un certain tems les Anciens ont donné du poisson dans presque toutes les maladies indifferemment ; c’étoit plûtôt pour s’accommoder à la coûtume de ces tems-là, où le poisson ne coutant presque rien, étoit devenu la nourriture la plus commune, que pour aucune autre raison[1]. Nonnius, l’un des plus grands Partisans du poisson, dit qu’un Medecin doit bien se garder de

  1. Observatione dignum est de piscibus, quos antiqui in ægris quibusvis curandis concedebant, sive quod ipsos suapte naturâ admodum convenire putarent, sive quod pro levissimo haberentur edulio ; vel quod verosimilius, quia pauci erant qui in sanitate piscibus potiùs quam carnibus non vescerentur, unde consuetudine impulsi, quam respiciendam imprimis docet Hippocrates, magis quàm aliâ ratione id factitarunt. Petrus Gontier, lib. 13. c. 26. de piscib. aquar. dulcium.