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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/306

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croire que le poisson soit innocent dans toutes les maladies. Ceux, dit-il, qui ont l’estomac plein de pituite, ceux qui sont sujets aux caterres, les hydropiques, &c. doivent fuïr le poisson, comme pernicieux[1].



HUITIÉME RAISON.
Le Poisson n’a pas besoin de tant de préparation que la viande.



Le Poisson, à ce qu’on nous dit, dans le Traité des Dispenses[2], « n’a presque pas besoin de feu pour être préparé, au lieu que la viande ne devient supportable au goût qu’aprés une longue cuisson, & que souvent ce n’est qu’après beaucoup de préparations qu’on la rend agréable & utile à la santé. Il n’en est pas de même, poursuit-on, des viandes de Carême : la plûpart, au sortir des mains de la nature, sans cuisson & sans art, se trouvent propres à nourrir, & agréables au goût. Si les poissons, & le reste des legumes[3] ont besoin de feu, pour s’accommoder à notre nature, ce feu paroît moins emploïé pour corriger ces sortes d’alimens, que pour les pénetrer, les attendrir, & en développer

  1. Nonn. de piscium esu, cap. 8.
  2. Pag. 169. de la 1e. édit. & p. 303. de la 2e. tom. 1.
  3. Pag. 170. de la 1e. édit. & p. 304. de la 2e. tom. 1.