Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/333

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poisson, de les couper ; ce qu’on néglige assez souvent. Si par hazard on en est picqué, comme il arrive quelque-fois aux Cuisiniers, il n’y a qu’à prendre le foye de la vive, & aprés l’avoir écrasé, l’appliquer sur la blessure ; c’est le remede le plus prompt & le plus seur.


DU ROUGET.

C’est un poisson environ de la longueur de la main, rouge en dehors, blanc en dedans, lequel a la tête grosse, le museau court & pointu, les yeux grands, la gueule petite, garnie de dents médiocres. Il est fort vorace, & il mange les petits poissons. Il nage l’hyver en pleine mer, mais en esté il approche du rivage. C’est un fort bon manger pendant le froid, & même en Carême ; parce qu’alors on le pesche encore en pleine mer, au lieu qu’en esté il approche du rivage, où il se nourrit d’une eau moins pure ; il a la chair blanche, délicate, & facile à digerer ; c’est pourquoi il est du nombre de ceux dont on conseille à la plûpart des infirmes, d’user en Carême, préferablement à plusieurs autres poissons. On remarque qu’il convient dans le cours de ventre, dans la toux, & dans la plupart des maladies qui viennent