Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/334

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d’acretez d’humeurs ; ce qu’il est sur tout à propos d’observer pour ceux qui sont engagez par leur état à faire toujours maigre.

Quelques-uns prétendent que l’usage fréquent de ce poisson est contraire à la chasteté ; mais c’est une imagination, qui n’est fondée ni en raison ni en experience ; & il faut mettre ce sentiment avec celui de ceux, qui accusent du même vice les racines, & la plûpart des fruits qui se mangent en Carême.


DU SURMULET,
ou Barbeau de Mer.

Le Surmulet, autrement dit Mulet de mer ; car il y en a aussi un de riviere, est un poisson un peu long, d’une grandeur médiocre, pesant ordinairement deux livres, & couvert de grandes écailles tendres, lequel se nourrit de cadavres & de petits poissons. Il fournit une bonne nourriture ; mais il est quelque-fois trop gras, & alors cette graisse rebute l’estomac, jusqu’à causer des nausées ; il faut donc le choisir le plus charnu & le moins gras qu’il se peut. Il a une chair ferme, friable, & d’autant plus saine, qu’elle est exempte de toute viscosité[1],

  1. Galen. lib. 3. de Aliment. facult.