Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/339

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teur du Traité des Dispenses prétend que le nom d’Alose vient du Latin alere ; parce que ce poisson nourrit ; alausa ab alendo, dit-il, il l’a lû ainsi dans quelques Auteurs ; mais cette étymologie est aussi heureuse que celle de l’Aloüette, ab alarum agitatione ; parce que l’alouette remuë les ailes : cependant, c’est là-dessus qu’il fonde une partie de l’éloge qu’il fait de l’alose, pour montrer qu’elle doit être préferée à la viande. C’est un poisson, dit-il, des arêtes duquel on se plaint, mais qui auroit fait trop de plaisir à l’homme, si l’homme avait pû le manger sans cette incommodité[1], un poisson qu’on doit regarder comme un present du ciel, puisque le ciel permet que ce soit surtout en Carême que l’alose paroisse dans toute sa bonté & en abondance[2] ; un poisson enfin qui annonçoit par son nom sa destinée, Alosa ab alendo, puisqu’il en est peu qui nourrissent aussi abondamment & aussi utilement que lui.

L’Alose s’apprête de plusieurs manieres. Elle est fort saine au court-boüillon, servie à sec avec son écaille, & bien assaisonnée de persil : elle est encore fort bonne à l’étuvée, aussi-bien

  1. Page 155. de la premiere édit. & p. 258. de la seconde, tome 1.
  2. Page 155. à la fin de la page, prem. édit. & p. 259. de la 2. tom. 1.