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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/342

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Assertur squillas inter muræna natantes,
In Patinâ porrecta. Sub hoc Herus
        Hæc gravida inquit,
Capta est, deterior post partum carne futura
[1].

La Lamproye mâle a la chair plus ferme & de meilleur goût que la femelle, qui n’est pas pleine, contre l’ordinaire des poissons, dont les femelles, sans même être pleines, sont ordinairement d’une meilleure chair. Le suc de la Lamproye est un suc visqueux & grossier, qui ne convient qu’à de bons estomacs[2]. Elle se mange ou boüillie, ou rôtie, ou frite, on la met en pâte, on la salle, on la fume, quelques-uns la font mourir dans du vin, croïant par-là en mieux corriger la viscosité[3] ; d’autres veulent qu’on la saigne, & qu’aprés l’avoir fait cuire par tronçons avec du vin blanc, du beurre, du sel, du poivre, de fines herbes, & une feüille de laurier ; On en jette le sang par dessus, avec un peu de farine frite,

  1. Horat. Sat. lib. 2. Satyr. ult.
  2. Cum carne sit pingui minimeque friabili, nequit ob lentorem suum ex illa salubre aut εὔχυμον alimentum confici : id circo à prudentioribus inter suspecta atque intuta alimenta habetur. Ludov. Nonn. de re Cibar. lib. 3. cap. 32.
  3. Ludov. Nonn. Ibid. Petrus Gontier, lib. 12. cap. 28.