Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/385

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suc gluant, en disant que les choses les plus visqueuses sont emploïées pour la guérison des maladies les plus opiniâtres, comme les limaçons, les extrêmitez des animaux, les gelées, les pulpes, &c. Pour les limaçons, il n’y a point de Medecin entendu qui les puisse conseiller, comme un aliment sain ; car il ne s’agit pas ici des préparations qu’on en peut faire, pour en tirer des médicamens : tout seroit bon sur ce principe, n’y aïant rien de si mauvais que la medecine ne fasse servir à la guérison de quelque maladie. Quant aux extrêmitez des animaux, c’est peut-être ce qu’il y a de moins sain dans la viande ; & un Medecin qui voulant nourrir un malade avec de la gelée, ordonneroit que cette gelée ne fût faite que de pieds ou de jarrêts de veau, s’y prendroit fort mal. Le suc visqueux de ces parties n’est gluant, comme il est, que parce qu’il n’a pas encore reçû toute la coction necessaire, qu’il n’est qu’à demi travaillé, & qu’il contient ce que le chyle y a laissé de plus crud : en sorte que ces parties ne peuvent être que d’une trés-difficile digestion, comme le remarque un sçavant Auteur. Edulia ex trunculis extremorum membrorum parata, difficilioris sunt coctionis, & pauci nutrimenti… pedes & aliæ partes exangues