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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/389

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mais quand on a l’estomac bon, elle nourrit beaucoup. Quelques uns conseillent aux Hectiques, aux Phtisiques, & à ceux que de longues maladies ont desséchez, de manger des grenoüilles ; mais ce sont les boüillons de grenoüilles[1], & non les grenoüilles en substance, qui conviennent dans ces occasions. La chair de ces animaux est trop difficile à digerer, pour être propre dans des maladies, où on remarque que l’estomac est beaucoup plus débile que dans aucune autre ; ainsi qu’il est facile de le juger par la qualité des déjections. Les bouillons de grenoüilles sont encore fort bons dans les toux inveterées, ils humectent, ils adoucissent, ils font dormir[2]. Quand on veut manger les grenoüilles, il faut, aprés qu’elles sont écorchées, les faire jetter d’abord dans de l’eau chaude, puis dans de l’eau froide, cela les attendrit, & les rend plus faciles à digerer. Elles se mangent apprêtées de plusieurs façons differentes : on en prépare sur tout, des potages, qui sont fort sains, & dont même quelques Dames usent pour entretenir la fraîcheur de leur teint[3] : ce qui, au reste,

  1. Jos. Quercet. Diæt. Class. 3. c. 7.
  2. Id. ibid. Petrus Gontier, lib. 13. cap. 2..
  3. Ex Ranis jus sive offa paratur, quibus omnibus modis splendidæ quædam fœminæ utun-