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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/393

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ment, & se termine en une pointe faite en maniere d’ergot. Il y a des Tortuës de differentes grandeurs, & on en voit dans l’Amerique, qui ont cinq pieds de long & quatre de large. Les Tortuës sont ou terrestres ou aquatiques ; les terrestres vivent plus sur la terre que dans l’eau ; & les aquatiques, plus dans l’eau que sur la terre : ces dernieres sont ou de mer ou d’eau douce ; les meilleures sont celles de mer.

La chair de ces animaux est fort nourrissante, mais elle demande un bon estomac[1]. Plusieurs se sont imaginez qu’il n’y avoit rien de meilleur aux phtisiques que de manger des Tortuës. Mais il en est ici des Tortuës comme des Grenoüilles : ce sont les boüillons de Tortuës, & non les Tortuës mêmes qui conviennent aux phtisiques. La chair de ces animaux, comme le remarque un sçavant Auteur, est d’une substance trop terrestre, pour pouvoir se digerer comme il faut dans l’estomac d’un phtisique, à moins qu’on n’ait soin de mêler cet aliment avec quelque autre plus délicat, qui en corrige la grossiereté : Cum ejus substantiæ viscidior & crassior sit, ut quæ plurimum terræ conditionis habeat, vix laudabile præbet alimentum, quare

  1. Petrus Gontier, lib. 12. c. ult.