Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/414

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sang que les autres animaux. Le Marsoüin, par exemple, en a autant qu’un Cochon. En second lieu, il n’y a point d’animaux dépourvûs de sang. A la verité on nous cite dans le Traité des Dispenses, l’exemple des Huîtres, des Moules, des Séches, des Ecrevisses, comme de poissons qui n’ont point de sang ; mais ce qui trompe l’Auteur, c’est qu’il croit qu’une liqueur ne sçauroit être sang, si elle n’est rouge ; nous remarquerons donc ici, avec les Physiciens, que l’humeur qu’on appelle sang, n’est point telle par sa couleur, mais par son usage ; c’est ce qu’un grand Naturaliste a reconnu, lorsqu’il dit, que de quelque sorte que soit l’humeur vitale qui anime l’insecte, cette humeur est le sang de l’insecte. Sic & insectis quisquis eset vitalis humor, hic erit & sanguis[1]. Or comme il n’y a point d’animal qui n’ait en soi une humeur principale qui l’anime, il n’y a point d’animal qui n’ait du sang, ainsi qu’on l’a déja remarqué dans le Traité de la generation des Vers.

4.o La Macreuse a des ailes, donc on ne la sçauroit mettre au rang des poissons. Il faut, pour tenir ce langage, n’avoir pas seulement oüi dire qu’il y a des poissons volans, ou il faut regarder la chose comme une fable. De plus,

  1. Plin. Hist. Natur. lib. 11. c. 3.