Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/413

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ne sçait que les arêtes & les oüies ne sont pas des parties communes à tous les poissons ? L’Auteur devoit donc dire, pour raisonner d’une maniere concluante : il est de deux sortes de parties, qui se trouvent dans tous les poissons, sans aucune exception ; sçavoir, les arêtes & les oüies : or la Macreuse n’a point ces parties, donc, &c. Le raisonnement eût été sensé ; mais comme il auroit fallu garantir cette premiere proposition, que les arêtes & les oüies se trouvent dans tous les poissons, sans exception ; l’Auteur n’a pas voulu s’y engager.

2o. C’est le propre des poissons à ce qu’on soûtient dans le Traité des Dispenses, d’avoir des nageoires ; mais que l’on montre donc celles des Huitres, des Moules, &c. comme l’on montrera celles de la Macreuse. Il est vrai que les nageoires de la Macreuse sont aux pieds ; mais elles n’en sont pas moins nageoires, ou il faudra dire que la Grenoüille n’en a point. D’ailleurs, il y a des poissons qui ont des pieds, & qui n’ont point d’autres nageoires que leurs pieds[1].

3o. Les poissons ont peu de sang, ou n’en ont point du tout : autre erreur ; premierement, c’est se tromper, de croire que les poissons aïent moins de

  1. Le Lamantin.