Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/423

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

niere, comme chacun raisonne à la sienne ; mais qu’on nous dise quel est le chant de la Tortuë, du Limaçon, de la Taupe, &c. quel est celui des Vers de terre, des Vers à soïe, & de tant d’autres insectes, qui n’ont point de cri, au lieu qu’il se trouve des poissons qui en ont[1]. Ces animaux sont-ils donc sans poumons ? qu’on lise M. Malpighi, on verra que la plûpart des insectes, bien loin d’en manquer, en ont une plus grande quantité que les autres animaux. Mais venons au fait, nôtre Auteur se trompe grossierement, de croire qu’il y ait des animaux sans poumons. Ils en ont tous, parce qu’ils respirent tous. Mais les poissons vivent dans l’eau, comment donc peuvent-ils respirer, demandera l’Anonyme, puisqu’il n’y a point de respiration sans air, & que l’eau exclut l’air ? La demande n’est pas d’un Physicien. L’eau est pénetrée d’air, & c’est l’air respiré qui entretient dans les poissons, comme dans les autres animaux, le mouvement du sang[2]. Tous les animaux sont pourvûs de poumons pour tirer

  1. Quand la Baleine est blessée, elle fait un cri horrible ; le Marsoüin a aussi un cri, & sa voix est semblable à celle d’une personne qui se plaint.
  2. Voïez les preuves de la respiration des poissons, dans les Memoires de l’Académie Roïale des Sciences, année 1701. pag. 232. 233. & 234.