Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/424

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cet air ; ces poumons paroissent un peu differents, selon les differens sujets où ils se rencontrent ; mais ils ont tous cela de commun, qu’ils tirent[1] l’air, & en transmettent la partie la plus subtile dans le sang ; ce qui est le propre office des poumons.

Les poissons sont ici compris dans la regle générale, & bien loin de manquer de poumons, ils en ont qui sont d’une structure encore plus merveilleuse que celle qu’on remarque dans les poumons de tous les autres animaux[2]. Comme ils ne peuvent respirer d’autre air que celui qui se trouve mêlé entre les parties de l’eau où ils vivent, leurs poumons sont faits de maniere, que cet air s’y sépare d’avec toutes les parties de l’eau. Ce sont des feüillets placez les uns sur les autres, quatre de chaque côté, composez chacun d’une grande quantité de doubles lames osseuses, longues, étroites, rangées l’une contre l’autre, comme les filets qui composent la barbe d’une plume, & recouvertes d’une membrane parsemée d’un nombre innombrable de ramifications d’arteres et de vei-

  1. Il n’y a point de veritable attraction en bonne Physique. Tout mouvement se fait par impulsion ; mais on se sert ici du mot ordinaire, pour éviter la circonlocution.
  2. Voïez là-dessus les Mémoires de l’Académie Roïale des Sciences, année 1701. pag. 224.