Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/43

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gestion, de nier que les os se digerent dans l’estomac du chien. Le parti qu’il a pris en cela de contredire un fait aussi certain, est peu favorable à son systeme.

Le sçavant M. Brunner aïant un jour dissequé une choüette, lui trouva dans l’estomac avec divers lambeaux de grenoüilles, & d’autres insectes, à demi fondus ; une cuisse de grenoüille, dont l’os étoit presque tout reduit en pâte vers le milieu, tandis que les deux extrêmitez étoient encore dures & entieres. Le milieu de cet os étoit devenu si mince, dit l’Auteur, qu’il étoit fin comme un cheveu : or ce milieu ne pouvoit avoir été ainsi diminué par le broïement de l’estomac, puisque les deux extrêmitez, qui étaient bien plus exposées au même frotement, paroissoient encore entieres. Les os ne se digerent donc pas par le frotement, comme je me l’étois imaginé, dit là-dessus fort à propos M. Brunner[1]. Il ajoûte avoir découvert

  1. Dissecuti noctuam ad ventriculum cultrum direxi, ejusque contenta perlustravi. Erant potissimum ranæ dilaniatæ, carnes jam in mucaginem fundi ac quasi liquari. Ossicula verò iis assumptis sensim denudari deprehendi. Pedem dein ranæ posteriorem quem adhuc inter alia curiosa asservo exemi. Tibia quæ adhuc in gulâ hærebat, integra cum tarso, seu illibata extitit. Femur contra ventriculo illatum jam fundi & in liquamen converti videbatur. Utrumque os-