Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/432

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œufs d’oye, suivant le rapport d’un Voïageur Hollandois, qui en mangea avec son équipage : c’est ce qu’on ne lui accorde pas. Voici le rapport dont il s’est bien gardé de citer les termes.

« Alors ramans plus avant à l’Isle située au milieu[1], nous trouvâmes grand nombre d’œufs, d’une sorte d’oisons, qu’on appelle Rot Gausen, qui étoient assis sur leurs nids, lesquels avons chassez du nid, qui s’envolans, crioient Rot, Rot, Rot, & occimes un, d’un coup de pierre ; lequel avons cuit & mangé, & bien soixante œufs, qu’avons apportés à bord ; & remimes le 22. Juin à la navire 1596. Ces oisons furent vrais oisons, dits Rot Gausen, & tels qu’à chacun an viennent à l’entour de Viringen en Hollande, en trés-grand nombre, où on les prend. »

Il y a ici trois remarques à faire ; la premiere, que ces animaux, dont parle Gerard de Véer ; c’est le nom de l’Historien, sont de ceux que les Hollandois appellent Rot Gausen : or le Rot Gausen, quoi-qu’appellé Oison, est fort different de l’oye ordinaire ; & quand le Voïageur dit que c’étoient vraïs oisons, il ajoûte, dits Rot Gausen, pour faire entendre que ce n’étoit pas de ces oiseaux que l’on connoit

  1. Au Nord d’Ecosse, dans le Groënland.