Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/433

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sous le nom ordinaire d’Oyes ; car on sçait que les Oysons, dits Rot Gausen, sont differens de nos Oyes ordinaires. Ainsi le raisonnement de l’Anonyme ne roule que sur une équivoque ; & s’il étoit permis d’abuser ainsi du son des mots, on prouveroit que le Lamantin est une Vache ; & le Marsoüin un Cochon[1].

La seconde remarque, c’est que le Rot Gausen & la Macreuse ne sont point la même chose. Le Rot Gausen vole aisément, & la Macreuse ne peut presque s’élever plus de deux pieds au dessus de la mer : le Rot Gausen a les pieds forts, & la Macreuse ne peut marcher sans se soutenir sur le bout de ses ailes : le Rot Gausen a le Bec & les plumes d’une façon, & la Macreuse les a d’une autre : le Rot Gausen vit d’herbes & de grains, de la Macreuse ne vit que de coquillages[2] : circonstances qui font dire au sçavant Auteur de la Dissertation sur l’origine des Macreuses, que la Macreuse est bien differente du Rot Gausen, que les Hollandois ont vû au Nord, couvant ses œufs[3].

  1. Le Lamantin est appellé Vache Marine, & le Marsoüin, Cochon de mer.
  2. On ne trouve dans le gesier de la Macreuse, que de petits coquillages : ce que nous disons pour les y avoir vûs.
  3. Graindorge, de l’orig. des Macr. art. 9. pag. 65.