Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/434

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La troisiéme reflexion, c’est que l’Anonyme n’aïant osé avancer crûment, que la Macreuse fût une veritable Oye, a pris un détour, en disant que les œufs de la Macreuse, sont de veritables œufs d’Oye ; d’où il tire cette consequence, que la Macreuse est donc une Oye veritable ; & que par consequent elle ne peut être permise en Carême. Mais pourquoi ce détour, & à quoi bon, pour prouver que la Macreuse doit être défenduë en Carême, dire que les œufs qu’elle pond, sont de veritables œufs d’Oye ? Il valloit autant dire que la Macreuse étoit une veritable Oye ; mais la proposition auroit été trop nuë, & auroit couru risque de ne pas trouver facilement créance ; au lieu, qu’en ne parlant que des œufs de la Macreuse, on enveloppe en quelque maniere la chose, & on étourdit plus aisément un Lecteur peu attentif, à qui l’on dit, avec exclamation, Quoi il faudra une permission pour manger des œufs de Macreuses, & il n’en faudra pas pour manger les Macreuses elles-mêmes ! Cela frape au premier abord.

5o. Il ajoûte que ceux qui prétendent que la graisse de la Macreuse ressemble à celle des poissons, & que c’est moins une substance adipeuse, qu’une liqueur huileuse, se trompent,