Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/448

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mois. C’est une experience que M. Redi assure avoir faite plusieurs fois[1] ; mais on ne peut inferer de-là, que la Tortuë abonde en volatil, puisque cette vie ou ce mouvement peut venir d’un fixe surabondant qui empêche le volatil, en quelque petite quantité qu’il soit, de s’évaporer si tôt : ce qui paroît d’autant plus vrai-semblable, que les animaux les plus froids, comme les Limaçons, les Vers de terre, les Grenoüilles, les Poissons, &c. remuënt plus long-tems, étant coupez en morceaux, que les autres animaux[2]. Une Grenoüille, dont on a ôté le cœur, ne laisse pas de nager encore long-tems ; tandis qu’un oiseau ne peut presque subsister quelques minutes, sans cette partie. Une Carpe, une Anguille, partagées en divers morceaux, remuëront plus long-temps

  1. Franc. Redi, de Animalculis quæ in corporibus vivis reperiuntur, observ.
  2. Ob defectum caloris probabile est ipsis (animalibus quæ attactu frigent) laticem tenaciorem magisque viscidum obtigisse, quo irretiti spiritus, etiam post mortem superstites ludificant manes. Aliis autem animalibus quæ attactu calent, limpidior forsan hæc obtigit lympha, proin citius calore agitati aufugiunt, & extenui hac undâ sese expediunt servi fugitivi. Johan. Conr. Brunnerus, de Lymphâ & Pancreatis usu, cap. 4.

    Nihil tant morose vitam tuetur quàm quod lento & frigido præditum temperamento iterum bene judicat. Pechlin. Garmann. de Miraculis mortuor.

    Voïez aussi J. Jac. Vepfer. de Locis affectis in Apoplex.