Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/449

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qu’un Poulet, qu’on n’aura fait que saigner.

Ajoûtons que la tissure des organes de la Tortuë peut encore beaucoup contribuer au mouvement qui se remarque dans cet animal, aprés qu’on l’a coupé en plusieurs parties, ou qu’on en a retranché la tête. La Tortuë, dit M. Baglivi, laquelle en certains païs, est d’une si extraordinaire grosseur, & dont l’écaille, à proportion, est si lourde & si pesante, ne laisse pas de mouvoir son corps facilement, quoi-qu’elle ait le sang actuellement froid ; c’est que la force de ses mouvemens lui vient moins, dit-il, des esprits animaux, que du ferme ressort de ses parties[1].

Ce que nous disons de la Tortuë, se peut dire tout de même, de la Macreuse & du Loutre ; mais la Tortuë, nous objecte-t-on, est bonne aux Phtisiques. C’est justement pour cette raison, qu’on la doit regarder comme renfermant

  1. Testudo quæ in Indiis juxta Boilæi sententiam magna adæquat animalia, quamquam habeat sanguinem actu frigidum, ac proinde ineptum ad nitro-sulphureas explosiones concipiendas, tamen motus suos perfectè obit, osseique corticis ingens pondus motionibus suis facillimè superat. Nam vis & energia motuum non pendet moninò à fluide nimium spirituoso, nimiumque igneo, sed à valido fluidorum elatere fortique textura. Bagliv. de Fibra motrice, lib. 1. cap. 7.