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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/46

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friable de tous les grains, comme nous le repeterons plus bas, en parlant de cet aliment, & par consequent c’est le plus facile à broïer. Il se digere cependant avec plus de peine que les autres, & on en fait du pain qui se digere aussi tres-difficilement, quoi-qu’il n’y ait point de pain si friable.

On voit quelquefois des poissons en dévorer de si gros, que c’est tout ce que leur bouche peut faire que de contenir cette proïe, laquelle demeure arrêtée au passage, & qui ne pouvant aller plus loin, ne laisse pas de s’y digerer, comme dans l’estomac même, ainsi qu’on l’a reconnu plusieurs fois, en dissequant des poissons. Ce passage au reste, est si tendu alors, par la grosseur de la proïe, qu’il ne sçauroit l’être davantage sans se rompre ; il est par consequent incapable d’aucune action de broïement, l’aliment neanmoins s’y digère aussi promptement que dans l’estomac[1].

Un enfant qui avale quelques groseilles entieres, les rend quelquefois par les selles, comme il les a avalées,

  1. Deinde in piscibus quid attritio facere possit non intelligo, ubi stomachus sive gula ex magno pisce deglutito, immane quantùm distendatur, tamen pars illa vehementer distenta, æque bene concoquit, ac ipse ventriculus, quod ex dissectione non raro videre licet. Mart. Lister. Dissert. de Humoribus, cap. 17.