Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/461

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sed Innocentius Papa in Laterænensi Concilio generali, hoc ne ulteriùs fieret vetuit. Ce sont les paroles de Vincent de Beauvais, célébre & sçavant Dominicain du treiziéme siécle, qui vivoit par consequent dans le temps de ce Concile. Il est donc défendu aux Catholiques de manger des Macreuses, depuis le treizième siècle, à moins qu’on n’apporte une Décision du Pape ou du Concile en leur faveur, qui soit depuis ce tems ; faute de cela, l’usage d’en manger sera abusif & condamnable. On voit encore par-là de combien est grand le mécompte de ceux qui donnent cinq cens ans d’Epoque à l’usage des Macreuses, puisqu’il y a prés de quatre cens ans qu’il est condamné par le Pape innocent III. & par le Concile de Latran[1], & qu’on ne trouve depuis ce tems aucune ordonnance ni permission des Superieurs Ecclesiastiques là-dessus. Mais la défense du Pape & du Concile subsistant, elle devrait être observée. Il y a en effet bien de l’apparence que tout le monde a senti la force de cette Décision, & qu’il s’y étoit rendu, puisque de tous les Auteurs en Medecine qui ont traité du regime des Alimens, & de l’abstinence, il ne s’en trouve que quelques-uns du dernier siécle, où l’on trouve quelque chose touchant l’usage

  1. Pa. 297. de la 2e. édit. to. 1.