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des Macreuses en Carême. Tous les autres n’en parlent que comme d’assez mauvais oiseaux, par rapport à la santé, sans faire mention de leur qualité de poisson. Maïerus lui-même, qui a le plus amplement traité de la Macreuse, ne dit qu’en passant que quelques-uns de son tems croïoient que la Macreuse étoit un poisson[1]. Un autre Auteur sage[2] & célébre, qui entre plus avant dans cette question, dit positivement, que de son tems les Macreuses étoient nouvellement connuës à Paris. Paucis ab hinc annis, circiter vernum tempus avis marinæ genus afferri solet, quod anati in totum simile est. A ce compte l’usage de manger des Macreuses en Carême n’a pas au plus cinquante ans : en seroit-ce assez pour meriter à un abus le droit de prescription ? N’en faudroit-il pas avantage pour faire oublier au monde que la Macreuse est de la chair, de la nature des animaux, qui sont défendus en Carême ? »

Ce discours renferme trois Articles, qu’il est nécessaire d’éplucher. Il faut voir 1o. s’il est vrai qu’il y ait jamais eu une Décision du Pape Innocent III. contre l’usage de certains oiseaux Carême 2o. En cas qu’il y en ait eu quelqu’une ; si cette Décision regarde

  1. Pa. 298. de la 2e édit. to. 1.
  2. Petrus Gont. de Sanit. pag. 314.