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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/469

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grises ou noires ; mais que la Police s’y opposa, & en défendit le debit, pour ne point autoriser une nouvelle coûtume.

Selon nôtre Auteur, les Macreuses grises ou noires, qui sont celles que l’on mange aujourd’hui à Paris, étoient donc en usage pendant le Carême, vers le milieu du seizième siécle ; puisque, selon lui-même, ce fut à la faveur de celles-ci qu’on essaïa d’introduire ces autres oiseaux qu’il lui plaît de nommer Macreuses blanches ; au lieu de remarquer aprés l’Historien, d’où cet exemple est tiré, qu’on les appelle Ponchons, & que c’étoit les Pêcheurs qui les vouloient debiter, sous le nom de Macreuses blanches. Quoi-qu’il en soit, il avouë donc que vers le milieu du seiziéme siécle, on vendoit à Paris des Macreuses en Carême ; il doit par consequent avoüer qu’il y a beaucoup plus de cinquante ans que cet usage est introduit. Le calcul est facile : nous avons passé la dixiéme année du dix-huitiéme siècle, l’Anonyme convient qu’à Paris vers le milieu du seiziéme, l’on débitoit des Macreuses en Carême. Il y a donc déja, de son propre aveu, cent soixante ans que la Macreuse se vend publiquement à Paris. Ainsi, il se contredit manifestement, d’avancer, comme il fait, que cet usage n’a pas au plus cinquante ans. Au reste, s’il