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Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/470

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lui est échappé de dire que dans le seiziéme siècle on vendoit à Paris des Macreuses en Carême, il ne lui est rien échappé en cela que de vrai ; & c’est ce qu’on peut reconnoître par ces paroles de Bellon, dans son Livre de la nature des Oiseaux.

« Nous avons ici un Oiseau, que le Vulgaire appelle Ponchon ; il est noir à la tête & sur le dos, & blanc à l’estomac, les plumes des cuisses sont raïées de gris & de blanc ; nos Pêcheurs, qui le prennent dans la mer, de la même maniere que les Macreuses, n’y trouvant aucune difference qu’en la couleur, voulurent il y a quelques années, les debiter à Paris en Carême, sous le nom de Macreuses blanches ; mais la vente en fut défenduë sous de grosses amendes[1]. »

Que sert aprés cela d’avancer, en supposant toûjours comme constante, la prétenduë Décision d’Innocent III. qu’il y a bien de l’apparence que tout le monde s’étoit rendu à cette Décision, puisque de tous les Auteurs de Medecine ; qui ont traité des Alimens, & de l’abstinence, il n’y en a que quelques-uns du dernier siécle où l’on trouve quelque chose touchant l’usage des Macreuses en Carême ; que tous les autres

  1. Pierre Bellon, liv. 3. de la nat. des Oiseaux, chap. 5. cité par Graindorge.