Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/482

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus grand nombre jugea donc que le Pilet n’étoit pas un vrai poisson ; mais, comme on voit, il s’en faut bien que ce fût au sens de l’Anonyme, puisque le sentiment de ce plus grand nombre fut, qu’à la verité, le Pilet étoit un oiseau & non un poisson ; mais que cet oiseau, tout oiseau qu’il étoit, avoit une chair de la nature de celle du poisson ; & devoit être par consequent regardé comme un aliment maigre. Ainsi, quand même la Faculté auroit adopté le jugement de ces Docteurs, & qu’elle auroit trouvé à propos de l’ériger en Décision, ce qu’elle ne fit jamais ; l’Anonyme, disant comme il fait, que cette Faculté a decidé que le Pilet ne pouvoit passer pour poisson, ne diroit vrai que quant aux termes, & s’écarteroit absolument de la verité quant à la chose ; puisqu’il prétend faire entendre par-là, que le jugement de ces Medecins, fut que le Pilet ne pouvoit passer pour un aliment maigre : ce qui est user de subtilité, & abuser de l’équivoque des mots. Mais pour ôter tout subterfuge à nôtre Auteur, & couper chemin à toutes ses chicanes, nous répetons qu’il n’y a point eu de Décision de la Faculté de Medecine de Pa-

    décision, & sans cette circonstance, il n’y a point de decision ; or le Doïen qui étoit ici present, ne conclut point.