Page:Andry - Traité des aliments de carême, 1713, tome I.djvu/503

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Quant à la prétenduë generation des Macreuses, lesquelles, dit-on, se produisent de l’écume de la mer, ou du bois pourri des vaisseaux, pure fable ! Il ne faut pas s’imaginer, avec quelques Auteurs, que l’usage de manger de ces animaux en Carême, soit fondé sur une raison si frivole. La Macreuse, comme tous les autres animaux, s’engendre par le moïen d’organes particuliers, destinez à la generation ; & Dieu, en benissant les animaux, a dit à celui-ci, comme aux autres : Croissez et multipliez-vous. Car, selon les Interpretes sacrez, ces paroles sont une destination à se multiplier par le moïen des deux séxes ; soit que ces deux séxes se trouvent séparez dans deux individus, comme on le voit dans presque tous les animaux, ou réünis dans un seul, comme on le remarque dans plusieurs insectes. La Macreuse multiplie par voïe de copulation, comme tous les quadrupedes, tous les oiseaux, & plusieurs poissons ; & elle est ovipare, comme tous les oiseaux, si l’on en excepte la Chauve-souris, & comme la plûpart des poissons. Mais, dira-t-on, pourquoi ne voit-on jamais d’œufs dans la Macreuse, s’il est vrai qu’elle soit ovipare ? Nous répondons qu’on n’en trouve point non plus dans les Pilets, ni dans les autres oiseaux de